À l’annonce du confinement, les personnes s’agitent, s’affolent à toute vitesse pour retrouver leur chez-soi, s’assurer un endroit sûr et sécurisant, un cocon. Le monde se confine, semble s’enfermer dans une bulle qui a pour nom « coronavirus ».
Comment les hommes ont pu succomber, ont pu échapper à cette vague anxiogène de la crise sanitaire ?
Notre instinct a été de se réfugier dans nos bulles, d’éviter les discours médiatiques alarmants, de contourner cette situation d’ « emprisonnent », de prendre le réel en pleine face. La bulle, seul moyen pour tout être humain de s’évader et de retrouver son existence même, son intériorité. Pour se sentir protéger, en sécurité, l’Homme se blottit dans sa capsule intérieure par réflexe. Ce réflexe découle du besoin de rêver et de sentir son Être. La bulle, si légère, belle, mais terriblement fragile, nous l’avons tous vécue et le vivons encore à notre manière. Sortis du confinement nous sommes devenus des êtres fragilisés, des êtres plus ou moins traumatisés. Il y’a une rupture entre le monde d’avant et le monde d’aujourd’hui. Cette bulle continue à exister, elle n’est pas tout à fait éclatée.
En-Bullés est l’expression et le reflet de cette période étrange de confinement. Chaque bulle est unique, singulière et indépendante comme tout être humain, individus à part entière et différents des uns des autres en société. La bulle et le verre sont étroitement liés. Tout type d’objet en verre se fait par l’étape primordiale de préparation à l’objet, la formation d’une bulle. Plus la matière du verre se gonfle, plus elle s’affine et devient extrêmement fine. Elle finit par s’éclater, tomber en morceaux, puis en particule de verre volant si le processus n’est pas arrêté à temps. Cette matière fragile doit être maniée avec délicatesse, avec précaution, tout comme nous, sinon il y a rupture. Certaines de ces bulles sont des luminaires.
Elles font écho à nos bulles individuelles ou chacun de nous brille de son intérieur, par sa personnalité, son vécu, ses expériences.
en vente à la Galerie des curiosités (Bordeaux)